Triathlon « Challenge » Copenhague 15 aôut 2010
Natation 3.8 km, vélo 180 km et un marathon (42 km)
http://www.challengecopenhagen.com/
Après quelques jours de vacances en Allemagne, avec Catherine (mon épouse et interprète) à visiter la magnifique ville de Brême et de son non moins superbe port sur la mer du Nord, Bremerhaven, à 850 km de Gy, nous reprenons la route pour la capitale danoise distante de 450 km comprenant une traversée en ferry.
Arrivés en fin d’après midi, le 12, nous nous installons dans notre « box » du Cabinn Inn, non sans avoir loué une place dans le parking souterrain fermé de cet hôtel, pour que la voiture et surtout mon vélo soient en sécurité !
Le vendredi, nous allons reconnaitre le bassin de natation, à l’Amagamer strand. Il pleut un peu, ce qui ne nous change pas trop du temps que nous avons eu à Brême. Puis nous prenons la voiture, et, avec bien des difficultés, nous arrivons à repérer le parcours vélo. Ce parcours se compose de plusieurs portions : environ 10 km, en ville, pour rejoindre une boucle de 80 km, elle-même composée de 3 parties, la première, plate, en bord de mer dans le sens Nord-Sud, la deuxième, très sinueuse et vallonnée et enfin la troisième, sur une grande route avec de longues lignes droites et 2 côtes assez pentues pour casser les pattes !
Au retour à l’hôtel, je prépare mes 3 sacs : l’un, rouge, pour me changer après la natation et contenant mes affaires de vélo (T1), le deuxième, bleu, pour la transition (T2) entre vélo et course à pied et enfin un sac vert pour les affaires de natation, dans lequel je placerai, juste avant le départ, mon change après le marathon.
Puis nous nous rendons à la Pasta Party, l’hôtel Radisson. Nous y rencontrerons peu de francophones.
Le samedi est consacré à la visite de Copenhague (à pied…) et en particulier de Christian’s haven, le quartier alternatif post soixante huitard, où la police ne rentre pas. Dans ces lieux, les produits illicites s’offrent à la vue et au porte feuille des passants !
En fait, nous flânons longtemps, repérant ainsi, les endroits qui seront traversés soit à vélo, soit au cours du marathon. Le ciel est plein de nuages, mais il ne pleut pas encore.
En revanche, en fin d’après midi, c’est sous une pluie battante, incessante, inondant tout que nous allons effectuer les contrôles du vélo et du casque d’une part et, d’autre part laisser les sacs des 2 transitions (natation-vélo et vélo-course à pied).
Nous sommes mouillés comme des soupes au retour à l’hôtel vers 19h30. Il est temps d’aller prendre le dernier repas avant la course dans une pizzéria, derrière Tivoli.
Comme chaque veille de course importante, je prends un somnifère pour ne pas trop cogiter et m’endormir rapidement.
Dimanche matin, 15 aôut, 4h15, Sébastien, notre fils qui vit à Shanghai,, m’appelle pour m’encourager…c’est bien gentil de sa part, car Catherine et moi, avions prévu un réveil à 5h30. La mise à l’eau, compte tenu de mon dossard (1709) étant à 7h55.
Le petit déjeuner ne pouvant être servi à l’hôtel avant 6h30, je mange des céréales sèches, sans lait, et je bois 2 cafés dans la chambre. Nous partons vers 6h15, craignant les encombrements routiers aux abords de l’Amagamer strand.
Je suis au pied du mur ; c’est le moment de vérité après 9 mois d’apprentissage de la natation avec Stéphane à la piscine de Vesoul et les 6 mois de préparation physique et de coaching par Yannick Mirra : http://www.my-coach.fr/
Pendant ces 6 derniers mois, je me suis concentré sur le programme d’entrainement que Yannick m’établissait semaine après semaine, participant seulement, au premier triathlon de mon existence, à Troyes le 6 juin (3 km natation, 85 km en vélo et un semi-marathon) et en limitant mes engagements en course à ce qui était prévu de longue date, à savoir, avec mes amis Sophie, Rémi et François, la Guadarun en avril : http://www.sleepmonsters.fr/news.php?article_id=3753 et http://www.guadarun.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ID=449481
7h55, après avoir quitté Catherine et passé ma combinaison de natation, je me jette à l’eau avec les 300 concurrents de mon groupe. Je ne me suis pas entrainé depuis 10 jours, je me sens bien, certes stressé par le volume d’efforts à effectuer, mais confiant dans mes capacités d’endurance et dans mon mental. 1h33 pour 3.8 km, je ne pouvais rêver mieux. J’effectue la transition en 11 minutes. Je ne suis pas sec, j’ai de bonnes sensations dès que je monte sur le vélo.
Les 25 premiers kilomètres se passent bien. La pluie qui nous accompagne depuis le début de l’épreuve se calme, puis fait place à un temps plus clément, bien que le vent d’Est-Nord Est soit toujours présent. Ca signifie que le vent sera de face en bord de mer…sur la partie plate et roulante du circuit.
Au 25ème, brusquement, ma roue avant se dégonfle. Mes roues de 50 sont neuves, de même que chambres et pneus. Je n’ai pas crevé au cours des 2500 km parcourus en entrainement pour ce triathlon… Naïvement, et sûr de moi, je démonte ma roue et, stupeur, je m’aperçois que j’ai bien 2 chambres à air de secours, mais aucune ne possède de valve longue et je n’ai pas de prolongateur de valve…
Je reste prostré 5 minutes, puis je me porte sur le bord du circuit, chambre à air crevée à la main, quémandant de l’aide que je ne peux recevoir que d’un coureur, d’après le règlement… Un concurrent allemand me jette une chambre tout en roulant. Hélas, elle possède aussi une valve trop courte. Puis un couple de personnes âgées me propose de m’aider en me procurant le matériel nécessaire pour réparer. Après un bon quart d’heure, le monsieur revient avec des rustines. Hélas, le tube de colle est sec ! Dépité, j’emprunte un portable pour appeler Catherine qui arrive tout juste de l’Amagamer, au parking de l’hôtel. Je lui annonce que j’abandonne et qu’elle doit venir me récupèrer au bord du circuit. Elle mettra une petite heure pour arriver…Entre temps, un autre passant me dépannera d’un peu de colle encore liquide. Je remonte donc ma roue et entreprends de la gonfler avec une cartouche de CO2, sans me méfier, car il existe 2 volumes pour ces cartouches, et celle que j’utilise alors innocemment, est en principe réservée aux pneus de VTT, beaucoup plus gros que les pneus de route… s’en suivit alors un éclatement de la chambre dans un bruit de coup de fusil !
Le temps passait ; ça faisait bien 1h30 que j’étais sur le bas coté de la route, voyant les autres concurrents effectuer leur 2ème tour soit plus de 80 km devant moi !
Quand j’ai vu arriver ma voiture, je n’ai pu me résigner. Je savais que mes roues d’entrainement étaient dans le coffre, à portée de main ; et, foutu pour foutu, j’ai changé la roue avant et je suis reparti…Je l’avoue, mais pas vu, pas pris…
C’est alors que je me suis engagé dans une poursuite infernale qui me paraissait vouée à l’échec. J’ai roulé en compagnie des triathlètes qui effectuaient leur dernier tour. Il fallait que je passe avant 14h30 à la bifurcation entre le retour sur Copenhague pour la 2ème transition (vélo-course à pied) et le début de la deuxième boucle. A 14h23, j’attaquai, dernier et de loin de tous les coureurs, les 90 km qui me séparaient du marathon.
Les bénévoles qui ouvraient la route étaient partis ou en train de lever le camp, de même que les chronométreurs. Les voitures avaient recommencé de circuler. Au passage du premier tapis, je protestai, en disant que j’étais en course, que je n’avais pas été stoppé à la barrière horaire et que j’étais sous la responsabilité des organisateurs. Sans réponse de mon interlocuteur, et pour pouvoir être au T2 avant 17h30, j’ai repris ma course. Une quinzaine de kilomètres plus loin, une moto avec 2 personnes se présente à coté de moi, dont un arbitre super sympa. Ce dernier m’a alors indiqué en anglais, que si je roulais fort et que je me présentais au T2 dans les temps, il faciliterait ma progression. La route étant ouverte aux véhicules, il fallait être très prudent ; surtout sur la portion sinueuse qui présentait un revêtement de mauvaise qualité. Je m’inquiétais du retour sur Copenhague, car j’aurais à m’arrêter aux feux rouges…et trouver mon chemin ! Cette dernière inquiétude n’étant que relative, car l’arbitre qui m’accompagnait semblait parfaitement connaitre le trajet de la course.
C’est à 17h23 que j’arrivai au T2, inquiet de savoir si j’aurais les jambes pour faire un marathon après tout ça. Pour ne pas perdre de temps et être sorti avant 17h30, je décidai de garder mon cuissard, aussi, je n’eu qu’à chausser mes running, vider les poches de mon tee shirt de vélo et prendre mon MP3 après avoir confié mon vélo à un bénévole et récupéré mon sac bleu. Tout ça en un peu plus de 3 minutes.
Les premiers pas étaient hésitants, mais très vite, je pris un rythme aux environs de 6minutes au kilomètre. J’étais bien, et surtout, j’étais soulagé… Rien ne pourrait m’empêcher de finir cet ironman…
Ce n’est que vers le 16ème km que je retrouvai Catherine sur le bord du circuit, toute affolée, car elle n’avait pas de nouvelles depuis qu’elle m’avait rejoint pour me passer une roue, près de 5 heures auparavant. Elle avait galéré pour retourner à l’hôtel déposer la voiture, pour prendre trains et bus pour tenter de me voir passer à vélo. Lorsqu’elle m’a retrouvé, nous étions à proximité de notre hôtel, aussi, je lui ai demandé d’aller se changer pour être prête à m’accompagner pour la dernière boucle de 14 kilomètres environ ; la plus dure à priori.
Et c’est ensemble que nous effectuerons ce dernier tour pour arriver en 4h22 ; après avoir remonté bon nombre de concurrents puisqu’encore une fois, j’étais dernier et très loin à rentrer des 180 km de vélo !
Au final, malgré mes déboires : ironman bouclé en 13h 52mn et 33s
J’ai une revanche à prendre sur le sort et sur moi-même, seul responsable de mes mésaventures. Ce sera à Zurich pour l’ironman qui aura lieu le 10 juillet 2011.
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