Madère, île volcanique portugaise présente plusieurs originalités de par sa situation (au large du sud du Maroc), de par sa géographie, car cette île ressemble à un croissant montagneux posé au milieu de l’océan, de par son climat (océanique au nord et sub-tropical au sud), de par sa météorologie qui fait dire que les 4 saisons peuvent alterner au cours d’une même journée, sans que jamais il ne gèle, de par son agriculture en terrasse dynamique que les lévadas contribuent à favoriser ; il y pousse : bananes, raisins de table et surtout destinés à la fabrication de vins délicieux rouges, blancs et, accessoirement, le fameux « vin à faire les sauces », figues, patates douces, papayes, mangues, et une grande quantité de fruits et légumes tropicaux, enfin de par sa pêche côtière et hauturière.
Nous étions 3 franc-comtois : Maria Charton, Fabrice Deplaigne et Jean-Luc Boiteux , soit donc 2 Chauffe la Semelle à faire le voyage pour participer à cette 2 ème édition de l’Ultra Trail. Le parcours traverse l’île de la pointe nord ouest à l’est, cheminant à travers les montagnes. Le départ fut donné à 7 heures au niveau de la mer, à Porto Moniz, puis immédiatement, il s’agissait de grimper à 1300mètres en 17 km (raide raide sur un petit déjeuner). Après avoir parcouru un plateau, la course nous emmena vers les sommets que sont Pico Ruivo et Pico Ariero qui culminent à plus de 1850 mètres. On accédait à ces sommets par d’impressionnantes rampes d’escaliers (5000 marches !). Puis ce fut une longue descente de plus de 30 km vers l’arrivée, très cassante.
Sur le plan météo, le départ s’est effectué sous une fine bruine qui céda rapidement sa place à une pluie dense et fraîche qui dura jusqu’au premier plateau. Enfin, le soleil fit son apparition, faisant presque regretter la pluie tant il était brûlant ! On était alors, au dessus d’une mer de brume, avec l’impression d’être sur le toit du monde, entourés de hautes montagnes.
Les chemins très raides, parfois au milieu des broussailles, des pâtures et des vaches ont éprouvé nos organismes. Heureusement cependant que de nombreux tronçons empruntaient des lévadas ; petits canaux aménagés à flanc de montagne, possédant une berge plate pour l’entretien régulier ; parfois même, ces canaux traversent les montagnes à travers des tunnels ; le plus long fait plus de 2 km. Les lévadas, particularité de cette île ont de nombreuses fonctions (irrigation, agriculture, aménagements hydroélectriques, voies de déplacement). Les premières lévadas furent construites dès le 12ème siècle, mais c’est dans les années 1930 qu’elles furent développées selon des plans très précis et cohérents, distribuant l’eau des montagnes sur des dizaines de kilomètres.
Maria, née à Madère, n’eut pas la force d’aller plus loin que la mi course, quant à Fabrice Deplaigne, victime d’une chute, alors qu’il était dans les 5 premiers, dut abandonner au même endroit, blessé à la main droite.
Seul Jean-Luc qui ne s’était pas « grillé » lors de la 1ère partie de la course terminait 12ème au scratch et 1er vétéran 2 en 21h58.
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