La piste des oasis en Mongolie
Depuis tout gosse, je rêvais de ce pays, de ses steppes, de ces immenses territoires parcourus par des troupeaux plus ou moins sauvages.
Le 24/05/16, soit un jour avant le départ programmé pour cette course à étapes à l’autre bout du monde, en raison de la grève de la SNCF.
Départ de Gy à 11h15 pour Roissy, via Strasbourg... hôtel à proximité de l'aéroport
Lever à 6h45 le 25 mai.
Le rendez vous des participants à cette aventure est fixé à 8h30 j’arrive dans les temps.
Je découvre, grâce aux marques sur les bagages, les partants pour la Mongolie via Istanbul. On embarque à midi.
A Istanbul, je retrouve Valérie, arrivée de la Capitale des Gaules par un autre vol, avec ses amis lyonnais (Sophie, Dominique, André, Jean-Jacques et Daniel).
J’ai connu Valérie aux Foulés de la Soie 2005 (course à étapes en Chine à laquelle ont participé de nombreux gylois), puis, nous nous sommes retrouvés sur le Raid du Golfe du Morbihan 2007 (177kms en ligne) puis la Transaq en 2008 (230kms en 5 étapes en Aquitaine).
Envol pour Bichkek (capitale du Kirghizistan) où nous effectuons un stop d’1heure. Nous descendons de l'avion (changement équipage) puis, enfin, nous réembarquons pour Oulan Bator (capitale de Mongolie).
Arrivée le 26 à l'équivalent de 5 h du matin de France, soit midi heure locale, je n’ai pas ou peu dormi malgré la prise d’un somnifère. Nous avons donc voyagé près de 20 h entre enregistrement, vols et escales.
Nous sommes transférés à l'hôtel où nous déjeunons d’une soupe et d’une brochettes de mouton).
Après le repas, nous partons pour la visite du musée d’histoire et civilisation d'Oulan-Bator au pas de charge.
Cette visite très intéressante nous montre comment un pays qui a régenté, entre le 13 et le 14ème siècle, après les conquêtes de Gengis Kahn, plus de la moitié de la population de la planète sur un territoire allant de l'actuel Vietnam, en passant par la Chine, aux steppes de Sibérie, et à l'ouest, au-delà de Varsovie et Cracovie, descendant à Istanbul et tout le moyen et l'extrême orient...
L’effondrement de l’empire s’est produit à partir de 1368 et l’invasion du pays par les chinois.
La visite se termine par le devenir de la Mongolie au 20ème siècle, tombée sous le joug de l’influence communiste russe, les nomades sont appelés à se sédentariser, c’est le début de la construction des bâtiments massifs de l’ère soviétique au centre d’Oulan Bator et du développement anarchique à la périphérie de la cité.
La démocratie fait place aux dictatures au début des années 1990.
Depuis les années 2000 et la fin de l’influence russe sur la politique (et toujours pas sur l’économie), le pays s’est ouvert à l’économie de marché, avec pour conséquence, l’enrichissement de quelques uns et l’appauvrissement des 2/3 du peuple…
Le mode de vie des nomades s’en trouve menacé, beaucoup choisissent d’aller grossir la ville et quittent la steppe.
Après cette visite, nous nous rendons à un spectacle remarquable de danses, musiques et chants traditionnels.
De retour à l'hôtel vers 19 h 30 a lieu le premier briefing de présentation de la course, puis nous dinons dans un restaurant indien situé dans l’hôtel. Coucher dès 21 heures, heure locale.
Le 26/5- Lever 6h45, petit déjeuner prévu à 7h30, mais la partie de l’hôtel dans laquelle nous sommes hébergés est complètement neuve, aussi, rien n’est prêt et surtout personne ne sait comment faire fonctionner les machines à café, ou simplement à eau chaude !!!
8h30 est l’heure de départ théorique, mais il n’y a pas assez de place dans les bus. Un véhicule supplémentaire doit arriver ; hélas, il s'agit d'un tout petit 4x4 qui ne pourra contenir que quelques coureurs et quelques uns des bagages entassés sur la dernière rangée de sièges du bus dans lequel je suis censé voyager.
Qui plus est, les passages de roues rendent 4 des 25 places très inconfortables avec les genoux sous le menton, enfin, les strapontins sont défoncés !
En tout, c’est un convoi de près de 90 personnes qui s’ébranle vers 9h45 : 46 coureurs, 19 marcheurs dont beaucoup sont les conjoints ou conjointes de coureurs, le staff français et le personnel de l’agence locale qui assurent la logistique.
Nous pique niquons en route, au bord d'un petit bras de rivière.
En chemin, entre Oulan Bator et le lieu du campement, les paysages vont de la steppe désertique et aride à des fonds de vallées plus vertes.
D'innombrables troupeaux, semi sauvages, de chevaux, chèvres, moutons et bovins paissent au milieu de cette carte postale, gardés par des hommes à cheval ou, moins romantique, mais aussi efficace, à moto !
Alors qu'il y a très peu de cultures, d'une façon générale, nous nous arrêtons à proximité de champs immenses travaillés par des engins énormes, héritage des kolkhozes soviétiques.
Ce même arrêt se situe à proximité d'un Stoupa : monticule de pierres posées par les passants qui, y accrochent également des écharpes traditionnelles du bouddhisme. Pour que les vœux formulés soient exaucés, il est nécessaire d'ajouter une pierre et de tourner 3 fois autour, dans le sens des aiguilles d'une montre.
Nous arrivons enfin vers 17 heures à un camp de tentes, isolé de la piste. Certaines des tentes sont minuscules compte-tenu du volume de nos sacs....
Ce sera le lieu d'arrivée de la première étape qui sera disputée demain.
2 petits chapiteaux sont installés pour la prise des repas et une grande tente abrite la préparation des repas à laquelle s'affairent les cuisinières, habituées à faire des miracles avec peu de matière première.
Des latrines, toilettes sèches de fortune, ont été installées à distance raisonnable du campement.
La vérification du matériel obligatoire est effectuée par l'équipe organisatrice avant de passer à table.
Après un repas simple mais bon, on se dépêche de rentrer dans la tente que je partage avec André, un des six lyonnais.
En raison de l'arrivée d'une tempête de sable IMPRESSIONNANTE par sa rapidité de constitution, on se réfugie rapidement dans les tentes qui commencent à s’envoler. En effet, il a fait très chaud toute la journée, et le vent qui soufflait fort du nord a brusquement tourné au sud, exposant l'entrée des tentes à l'arrivée du sable. De l’intérieur de la tente, on a l’impression qu’il grêle, tant le sable crible la toile.
Cette première nuit sous tente est difficile. Il y a beaucoup de vent après le passage de la tempête de sable. Le "matelas" est mince et le sol bien dur... mais surtout les températures descendent à moins 2 degré et le ressenti, bien en dessous au petit matin. Les récipients contenant de l'eau sont recouverts d'une pellicule de glace.
Lorsque je me suis couché, moi qui suis frileux, j'étais optimiste... je me suis glissé dans mon sac de couchage en slip et tee shirt... au bout d'un moment, j'ai enfilé des chaussettes, puis un sweat, puis un pantalon, puis je me suis glissé dans mon sac à viande... pour finir au matin avec anorak et capuche!!! Autant dire que j'ai peu dormi.
Nous nous levons, ce samedi 27 mai, à 6h45 pour petit déjeuner à 7h30. Le départ, en bus, du campement de tente est prévu à 9h30, en fait, c'est à 10 h30 que l'on démarre
.
Lors de la première étape de 20 kms, 800 m de D+, dans la zone du Mont Khugnu Khaan, 3 cols seront à franchir.
Il fait très chaud dès que l'on est à l'abri du vent glacial qui souffle du nord. Au départ, donc, je suis bien habillé d'un tee shirt des manchettes et un coupe vent. Puis la chaleur devenant insupportable, je suis obligé de baisser les manchettes et de relever tee shirt et coupe vent à mi ventre pour ne pas avoir à enlever mon sac de course.
Je termine en 9ème position sur 46 coureurs et 2ème V3H.
En attendant que tous les participants arrivent au campement, nous prenons notre repas.
Alors que nous prenions cette collation, de nombreux rapaces charognards se mirent à survoler le lieu de notre campement, fondant sur les quelques restes de nourriture tombés à terre !
Puis nous changeons de lieu. Après 3 h de bus nous arrivons dans 1 campement de yourtes bien agréables, avec douches (froide pour moi, chaude pour d'autres !), vrai lit, dîner sympa.
La yourte est un bâtiment circulaire, constitué d'une armature en bois, recouverte de toile et de plusieurs couches de tissu. Le tout étant démontable et "remontable" en très peu de temps lors des déplacements de campement.
Dans la même journée, les nomades réalisent ce déménagement, afin de trouver de nouveaux pâturages plus riches ou un meilleur abri du vent qui balaie constamment la steppe et ses immensités spectaculaires.
La terre, jusqu’à présent n’appartient à personne, les troupeaux et les habitants s’installent où ils veulent. Mais une polémique est en train de naitre, car certains politiques voudraient privatiser la terre, malgré le proverbe mongol : « Ne donne jamais cette terre, même si Dieu te le demande ».
La yourte possède une porte d'entrée basse orientée au sud.
On y entre pied droit en avant et on ne doit jamais passer entre les deux piliers qui soutiennent le toit et la couverture.
C'est le lieu de vie des nomades:
-au milieu trône un poêle central dont les cors de fourneau sortent à l'aplomb, par le toit. Pour faire l'obscurité, il suffit d'enlever les cors, et par un ingénieux système, de faire coulisser une pièce de tissu pour recouvrir l'orifice servant de cheminée en hiver
-l’ouest est le quartier des hommes
-l’est est le cœur de la vie conjugale et la place des femmes
-le centre est la place des anciens et des esprits
-au fond est dressé un autel pour ancêtres
Lever même heure qu’habituellement le dimanche 28.
Après une nuit très reposante à 3 dans notre vaste yourte, nous prenons le petit déjeuner à 6h30, puis, on met les sacs dans les véhicules. Le temps est très couvert et il fait froid et venteux.
Comble de malheur, il commence à pleuvoir au départ de cette 2ème étape de 22 kms, dans la Vallée d'Orkhon avec fort vent de face sur 4 kms.
Par bonheur, les conditions météo s'améliorent très rapidement.
Mais comme j'étais très habillé au départ, j'ai été obligé d'enlever quelques épaisseurs, ne gardant que tee shirt.
Comme la veille, le départ est assez rapide pour le vieux diesel que je suis, aussi, j'essaie de me tenir dans la première dizaine de coureurs.
L'étape est par moment monotone, faite de grandes lignes droites dans un paysage somptueux, très largement ouvert à la vue.
On parcourt une vallée entre 2 chaînes montagneuses.
Arrivé 9ème une seconde fois je reste cependant 2èmeV3.
A l'arrivée, il fait très chaud encore une fois, au fur et à mesure de leurs arrivées, les coureurs pique niquent.
Hélas, ce soir, l'hébergement sera à nouveau sous tente. L'intermède yourte et confort ont pourtant été bien agréables...
Je me suis fait le porte parole des gens de notre bus pour que les passagers des bus soient privilégiés pour les plus grandes tentes et pour qu'elles ne soient pas squattées par les quelques coureurs transportés beaucoup plus agréablement que nous, dans les petits 4x4 plus rapides et qui, systématiquement arrivaient avant les bus.
En route, nous faisons un arrêt à Karakorum, l'ancienne capitale de Ghengis Khanau au 13ème siècle, rasée par les troupes Ming un siècle plus tard. Il n'en reste que des vestiges et un monastère entouré de 108 stupas qui date du 16ème siècle, bâti sur les ruines de cette capitale impériale.
Arrivés à proximité du lieu où les tentes ont été montées, on se rend compte que le pont qui permet d'atteindre la berge de la rivière sur laquelle on doit dormir n'est pas accessible. Ce pont de bois, en mauvais état ne permet pas de faire passer nos bus!
On traverse donc à pied, à gué, en claquettes pour ce qui me concerne pour garder sèches mes baskets pour demain, l'étape de 37 kms.
André, mon colocataire est le 1er à traverser et donc à nous réserver une grande tente dans laquelle nous aurons de la place et même de la place pour abriter les sacs de nos voisins moins gâtés que nous!!!
J'espère que la nuit sera moins froide que la précédente sous tente.
Dans la mesure où nous sommes proches de la rivière et en l'absence de douche, nous allons nous y laver. L'eau est fraîche, et ce n'est rien de le dire car de grands bancs de glace restent accrochés aux berges !
C'est savonnés, rincés à l’eau fraiche et enfin propres que nous allons dîner. Comme tous les autres repas, celui ci est bon et complet. Ce sont toujours les cuisinières que l'agence locale a recrutées à Oulan Bator qui s’affèrent aux fourneaux depuis le début du déplacement.
Après une nuit sur le dur, car le matelas est toujours aussi symbolique! Lever 7 h, petit déjeuner 7h15, transport en camion benne de l'autre côté de la rivière pour retrouver les bus qui nous emmèneront au départ de la 3ème étape de 37kms toujours dans la Vallée d'Orkhon après une bonne heure de route.
On arrive dans une vallée somptueuse pour prendre le départ de la grande étape.
Il fait soleil, je suis en tee shirt et manchettes, contrairement à hier où je portais tee shirt, manchettes, sweat et coupe vent en raison de la pluie et du vent au départ.
Arrivé 7ème ex aequo avec René avec lequel j'ai fait toute la course malgré un balisage plus aléatoire que sur toutes les autres étapes.
Après avoir longé une forêt de pins et de mélèzes, au milieu du parcours, se présente à nous, un champ pierres acérées avec pour azimut signalé au briefing du matin une montagne très aigüe puis on a suivi un canyon sur plusieurs kms.
Enfin, on a traversé le pont que les bus n'ont pas pu franchir la veille et on le comprend car ce pont en bois est très abîmé. Bien que proche du campement que l'on aperçoit depuis le pont, nous ne sommes pas arrivés.
Il reste une boucle de 9 kms à effectuer avant de retrouver notre tente où nous allons passer la 3ème et dernière nuit ! Espérant avoir moins froid que la 1ère nuit et encore moins froid qu'hier soir (c'était acceptable car je m'étais blindé de vêtements...)
Je suis 7ème aequo et toujours 9ème au scratch et 2èmeV3H.
Repas excellent comme tous les autres à l'arrivée de cette étape longue. Comme la veille: bain dans la rivière, ça remplace la douche sur laquelle on ne pourra éventuellement compter que demain soir dans le 2ème camp de yourtes.
En fin d'après midi, nous voyons arriver à proximité du campement, plusieurs troupeaux qui se regroupent pour n'en former qu'un, de chevaux, poussés par des cavaliers très adroits.
C'est alors que nous assistons à une démonstration du travail quotidien des nomades qui attrapent les bêtes pour les marquer et/ou pour repérer les bêtes les plus rapides qui seront retenues pour faire les courses de chevaux dont les nomades sont friands.
Ces courses se font sur de très longues distances (30kms), aussi, ce sont souvent des enfants, plus légers, qui montent les petits chevaux de Prévalski (1.30 mètre au garrot), en voie d’extinction il y a quelques années, dont la Mongolie est le berceau de la race.
Enfin, ces chevaux sont capturés pour traire les juments allaitantes, pour fabriquer une boisson très particulière : le lait de jument fermenté…
C'est un spectacle fantastique que ce jeu entre les hommes et les animaux semi sauvages qui ne se laissent pas attraper facilement,
La route est pénible : 3 h de pistes chaotiques pour arriver dans un endroit splendide.
Il s'agit d'un éco lodge avec de nombreuses yourtes pour 2 personnes.
Les toilettes sèches fonctionnent. Il existe un grand bâtiment circulaire dans lequel nous prendrons nos repas. Pas de douche mais de larges serviettes chaudes nous sont apportées dans de grandes boites en bois.
Coucher tôt dans une ambiance cosy, toujours André pour compagnon.
On enlève le tuyau de poêle pour faire l'obscurité.
Il ne fait pas froid, comme si le froid nous avait été réservé pour les nuits sous tente !
Lever 7h30 après une nuit très reposante.
Après le petit déjeuner, nous nous mettons en route pour le "petit Gobi", la dernière étape dans les dunes de sable fin.
Comme lors de la route de la Soie en 2005, j'appréhende cette étape vallonnée de 19 kms, sans appuis, dans du sable très mou. J'ai chaussé les mi-bas nylon que Catherine m'a donnés, par dessus mes baskets. Comme j'avais 3 paires de bas, j'en ai passé à Valérie et à André.
Hélas, dès les 1èrs buissons traversés le nylon est explosé ce qui n'empêchera donc pas le sable d'entrer dans mes chaussures.
Il fait très chaud et un vent sec souffle fortement, accentuant la déshydratation.
C'est éreinté que j'arrive enfin au bout de cette étape qui se termine par 4 kms de plaine humide et bosselée.
Je suis 12ème mais j'ai gagné une place au général : je suis désormais et définitivement 8ème de la course et confirmé 2ème V3H.
Retour au lodge après avoir participé au désensablement d'un de nos bus, nous rendons visite, de façon impromptue à une famille de nomades.
Traditionnellement, la porte des nomades est toujours ouverte aux passants ou aux visiteurs.
Dans leur yourte sont présents: le chef de famille, une vieille femme qui serait la sœur du chef, la femme du chef et deux enfants dont un petit ainsi que 2 autres hommes.
Alors que le chef de famille en est à son Xième litre de bière, il nous fait l'honneur du thé au lait salé et d'un petit morceau de fromage dur comme de la pierre.
Par l’intermédiaire de notre interprète, nous posons au maître de maison quelques questions sur le mode de vie de ces gens qui vivent isolés du monde ; les voisins les plus proches changeant fréquemment et se trouvant toujours à plusieurs kilomètres.
Il existe quelques villages dans lesquels ils se ravitaillent dans des épiceries minuscules, qui vendent tous les produits de première nécessité et surtout beaucoup d’alcool, comme nous avons pu le constater, la vodka et la bière coulent souvent à flot !
La famille à laquelle nous avons rendu visite possède des troupeaux de bovins, de moutons et de chèvres dont les poils servent à confectionner la laine la plus fine au monde, le cachemire.
En revanche, comme dans quasiment tout le pays, il est impossible de cultiver la terre (la terre est gelée de septembre à avril). L’élevage est la seule ressource des nomades.
Ce matin du jeudi, après le petit déjeuner, 5 h de route sont au programme pour regagner Oulan Bator.
Je choisis ma place au milieu du bus après avoir eu lors des déplacements précédents des places très exiguës à l'arrière, sans aucun "confort".
Juste après le pique nique, un des trois bus tombe en panne, la caravane stoppe. On attend sous un soleil de plomb puis dans un petit magasin.
Nos bagages sont tous déchargés des petits 4X4, laissés au bord de la route sous surveillance, pendant que ces véhicules vont récupérer les coureurs du bus défaillant.
Ce sont encore de précieuses minutes perdues avant d'arriver à l'hôtel.
Puis notre bus repart bondé, par les quelques coureurs qui n'ont pas eu de place dans les petits 4x4.
Arrivés à Oulan Bator, nous avons un accident avec une voiture que notre chauffeur serre de trop près. Ici c'est le plus gros ou le plus fort qui gagne.
C'est avec plaisir que nous retrouvons l'hôtel où nous avons passé une nuit à notre arrivée. Après une douche bien agréable, mais très vite prise car on est pressés, on se retrouve pour aller dans un restaurant où la remise des prix sera effectuée à l'issue d'un repas fin et copieux.
Juste avant la remise des prix, Gilbert, le responsable de « La piste des oasis », nous demande de faire une ovation à l’équipe composée d’une vingtaine de mongols qui nous a chouchoutés pendant cette première édition. Puis les coureurs sont récompensés en commençant par les premiers du scratch, puis de chaque catégorie
Retour à l'hôtel peu après minuit.
La journée du vendredi 3 juin est libre. Une des guides francophones du staff de la course est à notre disposition pour nous faire découvrir la capitale de la Mongolie. Cette ville compte 1.5 million d'habitants, soit la moitié de la population du pays.
Autant la Mongolie peut être belle, autant Oulan Bator est une ville insignifiante, aussi froide que ses hivers où la température descend souvent en dessous de moins 26°, sans vestiges.
Sur le plan architectural, sont de longs alignements de bâtiments laids, typiques de l'ère soviétique. Seuls quelques temples et monastères, détruits par les russes en 1938 ont été reconstruits. Nous en avons visité plusieurs, dont un, restauré, qui renferme un Bouddha de 26,5 m de haut, fait d'acier, de 90 tonnes de suivre et de 30 tonnes d'or.
Quelques tours modernes en verre émergent au milieu d'une ville bidonville, maisons à l'abandon, vides, cachées derrière des palissades alors qu'en « banlieue », les yourtes sont de plus en plus nombreuses...
Quand les enfants de nomades veulent étudier et aller dans la seule université du pays, ils sont obligés de venir dans cette ville. Ce sont ces jeunes, souvent accompagnés de leur famille qui, pour se loger installent leur yourte en périphérie de la cité.
Et puis, il faut bien dire que depuis que les nomades possèdent l’électricité grâce aux panneaux solaires et la télévision au milieu de la steppe, la capitale est un miroir aux alouettes vers lequel les jeunes se précipitent à la recherche d’une vie moins austère…
Cette ville est la plus froide, mais aussi la plus polluée du monde en raison de son implantation dans une cuvette et de la présence de plusieurs centrales électriques à charbon d'un autre siècle.
La Mongolie :
C’est : 1600000km2, 3000kms d’ouest en est et 1000kms du nord au sud, seulement 2 frontières avec la Russie au nord et la Chine au sud, 3 millions d’habitants dont 1.5 million à Oulan Bator
-se géographie est particulière, le pays repose sur un plateau entre 1100 et 1500 mètres d’altitude, avec de très hautes montagnes à l’ouest, un vaste désert au sud, le désert de Gobi.
-son climat est très rude avec des températures pouvant descendre très en dessous de moins 40°, ayant pendant l’hiver 2009-2010 provoqué la mort de 10 millions de têtes de bétail et de nombreux nomades…
-ses principales richesses sont en sous sol; c'est le charbon, le cuivre l'or et ses réserves de pétrole non exploitées. Le carburant est acheté aux russes avec lesquels ils ont de meilleurs contacts qu'avec les chinois, leurs deux seuls voisins sur le plan géographique.
-la pratique des religions n’a pu s’effectuer qu’après la démocratisation du pays; la plus pratiquée se rapproche du bouddhisme tibétain
-les sports pratiqués sont essentiellement les courses de chevaux et la lutte.
Ce vendredi soir, nous dînons à l'hôtel. L'heure du lever a été avancée, car une épreuve de course à pied va se dérouler le samedi matin et la ville sera bloquée à partir de 7h30. Il faudra donc impérativement que nous soyons partis pour l'aéroport où nous n'enregistrerons pas avant 9h30 pour embarquer à 12h30 et décoller à 13h, avec 45mn de retard. Il faudra donc se dépêcher à Istanbul pour changer de terminal, car on aura plus qu'une heure pour attraper l'avion de Paris.
Je dormirai à Roissy puis au petit matin, je gagnerai la gare de Lyon pour rentrer sur Dijon où Catherine viendra me chercher car, en raison de la grève de la SNCF, mon train Dijon-Besançon a été annulé.
C'est la tête pleine de magnifiques souvenirs et surtout de splendides paysages que je retrouve notre maison en fin de matinée, ce dimanche 5 juin.
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