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8 octobre 2015 4 08 /10 /octobre /2015 06:21

Il y a quelques mois, Sophie et François, mes amis de courses longues et de Raids : Golfe du Morbihan, Totem Pole Race à Monument Valley, Foulées de la soie, Guadarun, Cap Vert m'ont branché sur le Raid Equateur... Ils ne tarissaient pas d'éloges sur le Raid Laos et son organisateur, Gérard Verdenet dit « Gégé »,

Alors, je me suis laissé tenter et je me suis inscrit pour l'Equateur du 14 au 29 septembre 2015.

Après un été calme en compétition, excepté l'étape du tour « St Jean de Maurienne-La Toussuire» de 140 kms en vélo et 4 cols, je me suis consacré à la préparation de ce raid.

J'ai même fait l'impasse sur l'Ultra Trail de Côte d'Azur qui s'est couru début septembre.

La course en Equateur comporte 5 étapes ; 3 dans les Andes et 2 en Amazonie.

Les étapes andines ont du être modifiées au dernier moment en raison de l'éruption du volcan Cotopaxi (5897 mètres d'altitude), qui, encore aujourd'hui crache vapeur d'eau et cendres. Le phénomène, selon les spécialistes, pouvant durer plusieurs mois, voire années. Seule une explosion du volcan pourrait tarir les fumées.

Je dors chez François le dimanche 13 au soir, à Belfort, et le lundi matin, à 4 h, nous récupérons Françoise, son amie, puis Sophie,

Nous prenons la route pour Luxembourg, d'où nous partirons vers Francfort puis Bogota et enfin Quito.

Après un voyage long mais sans encombres, nous arrivons tard le lundi soir (23h30), à Quito où un mini bus nous attend pour gagner l'hôtel San Francisco.

Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc

Le mardi matin, nous visitons la ville en compagnie d'un guide francophone, Diégo. Il nous emmène sur deux marchés ; l'un très ordonné, l'autre très hétéroclite, Dans ce dernier, tout se vend, des fruits et légumes aux meubles fabriqués par des artisans en passant par des produits d'occasion comme des fripes. Le guide nous demande de bien veiller sur nos affaires !

La journée se termine par la visite du musée des civilisations qui retrace la construction et l'évolution du pays. Nous faisons, ensuite, un 1er passage au marché artisanal.

Le soir, nous retrouvons l'ensemble de la troupe des participants et le staff. Tout le monde est arrivé. Les uns via Madrid-Bogota, les autres via Miami-Bogota.

Un 1er briefing est tenu par Gérard Verdenet, l’organisateur. Il nous présente le staff qui se compose des deux pisteurs : Marco (Marc) et Marco (Jean-Marc), la responsable du chronométrage : Marylène , le médecin Christophe, le photographe Michel et le réceptif de l'agence locale : Antoine.

Nous serons 42 concurrents : 29 coureurs et 13 marcheurs.

Après cette présentation, les étapes sont grossièrement expliquées car les trois premières ont dû être modifiées, comme dit précédemment en raison de l'éruption. Les circonstances nous obligeront à passer quatre nuits dans la Communauté de San Clémente (au lieu d'une seule lors du raid 2014), Ceci avait, avant le départ, soulevé le problème de la langue tierce car je ne possède pas un seul mot d'espagnol. Seule Sophie sera capable d'entrer (difficilement) en contact avec nos hôtes. Nous serons accueillis par des familles. Françoise, Sophie, François et moi seront hébergés dans la même maison.

Quant aux deux étapes en Amazonie, elles ont déjà été courues en 2014. Dans la jungle, un monotrace sera taillé à la machette par un sportif local, 4ème au championnat du monde de course d'orientation !!!

Histoire de débuter notre acclimatation, nous faisons une nouvelle visite de la ville, plus orientée vers la présentation des bâtiments et monuments de la ville historique qu'est Quito (2ème capitale la plus haute du monde après La Paz, à 2850 mètres d'altitude).

Dernière nuit à l'hôtel San Francisco et départ tôt, le mercredi matin, pour la communauté de San Clémente.

La route nous paraît longue mais nous sommes admiratifs des travaux pharaoniques réalisés sur le réseau routier. Des pans entiers de montagne sont grillagés puis du béton est aspergé pour éviter les éboulements de roches sur la chaussée.

Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc

L'accueil par les familles est chaleureux.

Les répartitions ont été faites par Gérard et Manuel, le chef de la communauté.

La famille qui nous accueille se compose du père, de la mère, d'une fille de 18 ans qui a déjà un petit garçon (Deric de 18 mois) … et d'un garçon, Santigo, de 8 ans.

Jeudi, après une nuit peu reposante, compte tenu du bruit fait par les chiens, les coqs, les grenouilles, les appels par haut parleur... nous nous levons à 6h30, petit déjeuner à 7 h. Nous partons pour une longue route, au-delà d'Otavalo pour une première marche d'acclimatation autour d'une lagune qui comble le cratère d’un ancien volcan. La rando du jour est effectuée sur un sentier de 12 kms avec 5oo m de dénivelé positifs (D+). L'altitude maxi atteinte est de 3564 m.

Nous déjeunons dans un restaurant qui surplombe la lagune puis nous rentrons à la communauté par la même route que la matin. Nous y arrivons à la nuit (18h) pour le dîner chez et avec nos hôtes.

Le vendredi, départ tôt également pour la 2ème marche d'acclimatation, toujours au-delà d'Otavalo, soit près de 2 h de bus dans des chemins pour 4x4, avec des saignées profondes pour canaliser l'eau.

C'est lors de ce déplacement que Françoise s'est blessée ; elle a décollé au passage d'une rigole et est retombée sur un repose bras, se tassant le dos. Je pense qu'une radio sera à effectuer au retour pour vérifier l'absence de tassement vertébral. Cet incident lui pourrira le séjour car elle ne pourra pas marcher autant que prévu.

Cette deuxième sortie, surplombant un lac, a consisté en l'ascension « sèche », jusqu’au sommet, en aller-retour, d'un volcan par un chemin très raide puis par de l'escalade dans les derniers mètres. Nous aurons parcouru 4,5 kms/500 m de D + ; ce volcan culmine à 4200m. Le panorama est exceptionnel. C'est là que pour la première fois, je ressens le manque de souffle dû à l'altitude et la privation d'oxygène...

Sur le chemin du retour, après avoir déjeuné au bord d'un lac, nous nous arrêtons sur le marché d'Octavalo. J'y fais quelques achats.

Retour à la nuit à la communauté.

Le Raid comportant une composante humanitaire, nous nous sommes cotisés pour offrir à San Clémente des affaires scolaires. C'est ce soir que la remise des dons (livres, pinceaux, peinture) est effectuée. Dans la journée, lors de la descente du volcan, j'ai posé quelques questions géopolitiques sur l’Équateur, à Antoine, le réceptif local. C'est gentiment qu'il m'a répondu.

Je lui affirme qu’à ce moment du périple, il est nécessaire de faire une présentation du pays et de répondre aux questions que nous nous posons. Il en convient.

Un topo sera fait le lendemain soir, après la 1ère étape « officielle ».

Le soir, nous dînons dans et avec nos familles respectives. En ce qui nous concerne, malgré la bonne volonté de nos hôtes, ce repas est aussi pénible que la veille, car nous ne parvenons pas à échanger – soit ils ne comprennent pas nos questions, soit nous ne comprenons pas les réponses !

Le samedi est programmée la 1ère étape.

Le chemin est long pour s'y rendre (2h30 de bus). Il s'agit de parcourir 20,5 kms avec 750 m de D+.

Au-delà de 3500 m d'altitude, le souffle est court, on manque d'air. Les cotes sont très raides. Nous traversons des paysages extraordinaires avec des cultures diverses, de maïs, quinoa, orge dans des pentes verticales.

Les animaux, du cochon aux moutons en passant par les vaches sont attachés par une longue corde à un piquet ou à un arbre. Il n'y a que très peu de barrières. Je suis 8ème de l'étape. Nous déjeunons de tilapia (poisson local d'élevage) au bord d'un lac à 15 h.

De retour à San Clémente, a lieu la « causerie » autour de l'Equateur puis de ce qu'est une communauté :

-l’Équateur est un pays d'une superficie égale à la moitié de la France, peuplé de 17 millions d'habitants, L’Amazonie couvre la moitié du territoire de l’Équateur, les Andes culminent à 6268 m (volcan Chimborazo).

Quito en est la capitale. C'est une ville de 25kms de long sur 5 de large, tapie en fond de vallée et sur les premières pentes du volcan Pichincha. A la base du volcan sont érigés les plus anciens et les plus beaux bâtiment. Plus on monte, plus l'habitat se dégrade, faisant penser aux favelas brésiliennes (bidonvilles).

C'est une ville chargée d'histoire, construite autour d'une plazza major, comme toutes les cités fondées par les espagnols, qui a su conserver et entretenir de nombreux monuments.

Sur les quatre côtés de la grand place sont installés les pouvoirs : mairie, église, palais et commerces. L'architecture des bâtiments est proche de ceux que l'ont peut voir à Madrid.

L'encadrement du raid nous a prévenus qu'il fallait éviter certains quartiers, surtout le soir et la nuit, en raison des violences et des vols qui pourraient être exercés.

En revanche, en journée, nous n'avons ressenti aucune pression pesante ; les gens étant d'un contact agréable, même si je me sens , encore une fois, un peu handicapé car je ne parle pas l'espagnol... c'est bien dommage !

Il y neige et gèle au-delà de 4000 m d'altitude et on ne trouve des glaciers qu'au-dessus de 5000 m (j'ai été surpris de voir des compteurs d'eau hors sol jusqu'à 4000 m!).

Ce pays possède également une large bande côtière sur le Pacifique et enfin, un territoire marin important tant sur le plan de la faune que de la flore : les îles Galapagos.

Politiquement, c'est un pays qui a vécu une longue période de 10-12 ans d'instabilité. Depuis 7 ans, le président est socialiste. C'est Raphaël Coréa, proche de Chavez au Vénézuella et de Evo Morales en Bolivie. C'est lui qui a installé une certaine stabilité, dégageant des moyens financiers en nationalisant les compagnies pétrolières qui étaient essentiellement américaines, laissant peu de revenus au pays.

Les recettes ont permis de structurer le pays, de le développer sur le plan des communications du réseau routier, du tourisme…

Les principales ressources sont en premier lieu le pétrole, ainsi que le bois exotique, la production de bananes, de café et de cacao, l'aquaculture (poissons et crevettes). Le tourisme est en plein développement.

La chute du prix du pétrole pose, cependant, de sérieux problèmes au pays car les emprunts contractés l'ont été avec un cours moyen de 80 USD (dollar américain) le baril alors qu'aujourd'hui les cours ont chuté à moins de 30 USD .

Certains des rôles régaliens du pays ne peuvent plus être assurés, entraînant des manifestations contre le pouvoir pour cause de fermeture de certaines écoles ou de non réalisation de travaux programmés. ll faut tailler dans les budgets.

Des manifestations, parfois violentes, sont encadrées par une police omniprésente.

J'en profite pour préciser qu'à la suite d'une quasi faillite du pays, avant que Coréa arrive au pouvoir, c'est le dollar américain (USD) qui est la monnaie officielle (à la place d’une monnaie qui s’appelait le Sucre du nom d’un libérateur !).

Comme aux USA, l'obsession de la Sécurité pousse les gens à se barricader et à s'équiper en moyens de vidéo surveillance sophistiqués, d'autant que les médias tendent (comme souvent) à rechercher le sensationnel, à montrer des scènes de violence tous les jours aux journaux télévisés notamment.

Le salaire minimum est de 330 USD ; le salaire moyen de 900 à 1000 USD, alors que les professions libérales peuvent gagner de 4 à 6000 USD par mois.

Le coût de la vie dans la capital est cher. Les loyers, par exemple, à Quito, pour un logement avec 2 chambres vont de 100 à 1000 USD, suivant les quartiers.

Les enfants sont scolarisés dans des écoles publiques, pour la plupart. Mais il existe aussi des écoles privées à 400 USD par mois ; inaccessibles aux plus pauvres.

L'accès à l'Université se fait au mérite. IL existe un système de bourses.

La religion catholique est la religion la plus pratiquée, avec l'application des préceptes édictés par le Vatican : la contraception est peu utilisée (mais le recours aux avortements sauvages bien qu'interdit est fréquent).

Le pouvoir en place et le président , en particulier, a tendance à museler les médias. Ce serait le cas en ce moment. L'éruption du Cotopaxi lui a fait décréter l'état d'exception, pour augmenter son pouvoir sur les forces de l'ordre et l'armée en cas de besoin d'évacuation rapide des populations. Selon certains, la censure autour de ce qui se passe au niveau du volcan donne l'occasion au président de museler la presse en général...

-la communauté...Il s'agit d'une famille et de ses descendants. Les terres appartiennent collectivement à la communauté. La jouissance est attribuée aux familles.

Lors de son mariage, une femme issue d'une autre communauté que celle de son mari, devra aller vivre dans la communauté de son époux.

Le chef est élu. Son conseil et lui définissent des « Mingas » qui sont des travaux collectifs. Ce peut être l'agrandissement ou l'aménagement d'une maison pour l'accueil de touristes, la réalisation d'une nouvelle route pavée...

Il ne s'agit donc pas de familles différentes réunies autour d’une l'église (l’église étant cependant placée au centre pour ce qui concerne la communauté de San Clémente).

Après cette longue présentation, nous rejoignons nos chambres à 18 heures 30.

Sophie demande à ce que l'on puisse dîner à 20 h car nous avons besoin de nous laver et de nous reposer un peu. Quand l'heure arrive la maison de nos hôtes est vide ! La porte de la cuisine est ouverte.. Le repas est prêt dans des casseroles sur le gaz. Sophie réchauffe le riz. Quand la famille arrive, vers 20 h 30, ils nous disent qu'ils étaient à la fête qui célèbre l'équinoxe d'automne (20 septembre). On se fait expliquer que c'est la période à laquelle la pluie et le froid arrivent.

Raid Equateur de Jean-Luc
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Le dimanche matin se court la 2ème étape. Ce sera un gros morceau :départ à 3700 m d'altitude pour 24,5 kms et 700m D+. Comme la veille, la route est longue pour se rendre au départ.

Le lieu du départ offre une vue magnifique et dégagée sur le Cotopaxi en éruption (haut de 5697 m) et sur le Cayembé, autre volcan dont le sommet est couvert de glace et qui culmine à 5785 m.

Après un faux plat montant de 2 kms et 13,5 kms de descente sur une piste large (ça tape beaucoup) se présente une montée sèche de 7 kms et 700 m de D+, puis faux plat descendant jusqu'à l'arrivée dans une communauté où nous déjeunerons.

Depuis la veille, je suis mal foutu sur le plan digestif – plusieurs épisodes diarrhéiques et de nausées- A partir du 14ème kms, je suis obligé de m'arrêter 2 fois pour des diarrhées et 1 fois pour vomir. L'ascension est un calvaire, je ne peux ni boire, ni manger. C'est complètement vidé que j'arrive 11ème de l'étape en ayant perdu beaucoup de temps sur ceux qui me précèdent.

Vers 15h 30, lorsque tout le monde est arrivé (marcheurs et coureurs), j'arrive à avaler quelque chose.

Sophie n'a pas été très bien, elle non plus. Depuis 2 jours, elle a mal à la tête et des nausées; peut être en rapport avec un début de mal aigu des montagnes...

Nous rejoignons la communauté vers 18h30, la nuit est tombée. La photo de groupe, avec nos hôtes, vers l'église ne peut être réalisée.

Consigne avait été donnée de revêtir le TS jaune floqué d'un grand « Raid Equateur » devant et derrière, donné lors du 1er briefing à tous les concurrents... ce sera partie remise.

Ce soir-là, une fête a lieu dans la communauté, toujours en l'honneur de l'équinoxe. Nous y sommes invités à 20 h … Ce sera trop tard pour moi qui suis éreinté, après mes troubles digestifs du jour. D'ailleurs, mes compagnons de chambre feront également l'impasse.

Raid Equateur de Jean-Luc
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Lundi matin, à 7h15, les sacs devront être au bord du chemin. Ils seront ramassés par une camionnette nous a-t-on dit. En fait, c'est la fille de la famille qui, au volant d'un gros 4x4 Jeep bringuebalant, prendra nos bagages jusqu'au point de ralliement, vers l'église.

L'étape du jour part de la communauté. Il s'agit de parcourir 21,5 kms avec 900 m de D+ dont 4,5 kms de montée très raide et épuisante,

Françoise n'a pu faire cette étape avec les autres marcheuses car elle a trop mal au dos. Elle assurera le ravitaillement de l'arrivée.

Après que tout le monde eut terminé l'épreuve, nous avalons le pique-nique préparé par nos familles respectives, puis nous partons en direction de Pataté pour nous rendre en Amazonie. Nous atteindrons le superbe hôtel qui nous était promis après 6 heures de route: eau chaude pour la douche, piscine et jacuzzi.

Cet hébergement tiendra toutes ses promesses ! En Europe, ce serait un 4 étoiles... grande piscine (environ 15 m), jacuzzi (qui ne fonctionne pas), eau chaude à volonté qui nous décrassera en profondeur. Les chambres sont petites. La mienne comporte 3 lits. Je dormirai donc avec 2 autres coureurs: Jacky et René.

Le dîner est à la hauteur: petit apéro « tiède » et alcoolisé au goût de fruits et de cannelle, soupe comme tous les soirs, plat de résistance composé de légumes et de poisson (Tilapia encore) puis gâteau au chocolat et boule de glace; après avoir dégusté un morceau de fourme d'Ambert apportée par un coureur.

La cheminée de notre chambre a été allumée alors que nous mangions . Le crépitement du feu et la douce chaleur dégagée nous permettent de trouver un sommeil réparateur. Nous avons en effet , et moi qui suis frileux, eu froid lors des 4 nuits à San Clémente... où j'ai dormi tout habillé dans mon sac à viande en soie, sous 2 couvertures .

Raid Equateur de Jean-Luc
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Mardi est la journée de transition, baptisée journée de repos. Elle commence par un copieux petit déjeuner composé d'omelette, de fruits, de jus de fruit, de yaourt à boire, sans oublier pain, beurre et confiture.

Après le petit déjeuner, je fais quelques longueurs dans la piscine et farniente jusqu'à midi. J'en profite, comme tous les jours, pour prendre les quelques notes qui me serviront à écrire ce récit.

Le repas de midi est , comme le petit déjeuner, copieux.

Nous sommes plus reposés, nous échangeons avec les autres marcheurs et coureurs. Le groupe est homogène et sympathique, il y a à l'issue des 3 premières courses andines, peu de rivalités. Les positions sont bien établies en tête, mais peuvent encore changer avec les 2 étapes à venir qui seront très différentes des 3 premières.

André est 1er masculin, suivi de René, puis Emmanuelle, une franc-comtoise est 1ère féminine. Viennent ensuite Jacky. puis Sophie 5ème et 2ème fille. Je suis 10ème au scratch. François, qui ne pensait pas courir, mais marcher en raison d'une blessure rebelle depuis 7 mois, au tendon d'Achille, est 16ème.

A 13 h, c'est reparti... nous allons à nouveau avoir 4 h de route. Nous passerons ainsi de 1700 à 500 m d'altitude en Amazonie.

Arrivés au lodge, des bungalows de 3 places nous attendent. Je partage le mien avec Gilles et Christian. Une piscine trône à l'entrée de l'hôtel.

A 19h30, le repas du soir se compose d'une soupe de lentilles et autres légumes, des crudités, de la viande et de la pastèque en dessert.

A 19 h Gérard nous parle de l'étape du lendemain ; ça ne va pas être simple: 17,5 kms avec 700 D+ dont 500 en 3 kms. L'arrivée de l'étape aura lieu au lodge.

A 20h45 nous sommes, après une douche à nouveau froide, couchés pour une bonne nuit.

Raid Equateur de Jean-Luc
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Mercredi, réveil à 6h15, petit déjeuner à 7 h, départ à 8 h en bus. Au départ de la course, à 8h30, nous sommes sensé attendre un officiel (équivalent du Préfet) qui doit donner le départ. Il tombe des cordes... cette pluie est relativement douce. Comme d'habitude, je ne sais pas comment m'habiller : coupe vent? manchettes? débardeur? Guêtres ?

Pour une fois, je pars léger: débardeur et short.

Après 3 kms de chemin blanc, on tape dans la bosse, un single de 6 kms dont 3 kms d'ascension très très glissants et raides mais agréables. On cherche ses appuis et on ne voit pas le temps passer – puis faux plat et descente savonnée jusqu'à la sortie du monotrace. On peut se raccrocher aux petits arbustes mais attention aux lianes très piquantes (malgré les gants de vélo, j'en ai plein les doigts!) - ensuite, descente roulante sur chemin blanc puis 700 m de route goudronnée et 1 km pour gagner le lodge par une piste.

A l'arrivée à l'hotel, je suis 6ème ex aequo avec Dominique. C'est ma meilleure place . Sophie, 3ème de l'étape, a repris 21 minutes, à Emmanuelle. Elle n'est plus qu'à 1 mn d'elle et de la 1ère marche du podium féminin. François a pris du plaisir dans les monotraces, sans avoir mal à son tendon blessé. Quant à Françoise, toujours souffrante, malgré deux séances d'ostéo (je pense qu'il faudra réaliser une radio pour éliminer un tassement vertébral), elle tient le ravitaillement à l'arrivée.

Nous nettoyons, au jet, nos running et nos jambes puis nous prenons une douche au bord de la piscine avant de piquer une tête dans l'eau à 30°.

La pluie du matin a fait place à un soleil radieux. Le repas est excellent – encore du Tilapia, mais c'est probablement le meilleur que j'aie mangé.

Pour l'après-midi, 3 animations sont proposées: visite d'une plantation de chocolat (mais pas de vente), descente soft de rivière en bouée ou, plus sportif: rafting.

Rien ne me tente, je reste à lézarder au bord de la piscine. Le seul problème c'est que j'ai déjà avalé les deux livres que j'ai apportés... Il ne me reste à lire que.... le Point qu'un coureur m'a gentiment proposé. J'aurais préféré Libération, Marianne ou l'Obs ! mais je ne vais pas faire la fine bouche.

Et puis il y a des hamacs dans lesquels je vais pouvoir me prélasser...

La descente de rivière s'est avérée être une promenade très cool, alors que la visite de la coop à chocolat a été une arnaque !

Repas vite avalé et couchés à 20h30 pour une nuit au calme avec mes deux compagnons : Christian et Gilles.

Raid Equateur de Jean-Luc
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Jeudi, dernier jour de course ; on se lève à 6h15 pour petit déjeuner puis préparation du matériel de course.

Contrairement à hier, il ne pleut pas. La chaleur humide nous enveloppe. On quitte le lodge à 7 h 45, car nous avons rendez-vous à 8 h dans une école pour donner peluches et autres effets scolaires apportés par les coureurs. Les élèves nous questionnent sur notre sport, la France en général, ce que l'on mange... Puis nous faisons une photo sur laquelle poseront enfants et maîtresses, coureur et staff.

Départ fictif de l'école. On fait 300 m et c'est parti pour 16 kms annoncés qui ne seront que 13... 250 D+. Nous aurons 9 kms de singles super agréables à travers la forêt, tracés, comme la veille, par le 4ème du championnat du monde d'orientation.

L'arrivée est située au bout d'un pont suspendu rudimentaire qui tangue quand on court dessus. Je suis 5ème ex aequo avec Pierre.

On patiente en attendant les derniers coureurs et marcheurs qui ont, eux, effectué le même chemin moins une boucle de 5 kms.

Sous le pont d'arrivée, je vais, dans la rivière, me nettoyer les jambes, les boosters et surtout les running qui sont pleines de terre.

Quand tout le monde est arrivé, on part rejoindre le bus à 1 km, lui aussi au bout d'un pont non carrossable.

En car, on rejoint le lodge quitté le matin pour un repas encore une fois délicieux. Avant le départ de la 5 ème étape, nous avons préparé les bagages que nous laisserons dans le bus, car cette après-midi, on gagne, avec un sac léger, un hôtel situé en plein milieu de la forêt. On ne peut l'atteindre qu'en pirogue.

Avant de gagner ce lodge isolé, nous allons au village de l'orienteur pour donner les affaires de sport que l'on ne rapportera pas et faire quelques emplettes d'artisanat.

L'hôtel isolé se trouve en surplomb de la rivière.

Nous y parvenons après ¼ d'h de pirogue.

Nous prenons possession de nos chambres. Je dormirai avec Pierre et Jacky...

Je n'aurai jamais dormi plus de 4 fois avec le ou les même compagnons ! Mais ça ne me pose pas de problèmes. C'est plutôt pour eux que je crains en raison de mes ronflements...

18h30 le classement est annoncé.

Sophie, 4ème de la dernière étape, devance Emmanuelle de plusieurs minutes. Elle devient ainsi la 1ère féminine.

Je suis 9ème au général

François est 16ème.

19h30 nous commençons à diner.

Dès le début du repas, les chansons fusent. La bière et le vin rouge chilien n'y sont pas pour rien ! Puis la musique démarre, les danseurs prennent place. On se rend vite compte, quand on est spectateur que certains ne se sont pas donnés à fond sur les pistes andines ou sur les sentiers boueux amazoniens !

La fête dure tard dans la nuit. Petit à petit les ardeurs sont moins violentes et le calme s'installe sur la jungle.

Raid Equateur de Jean-Luc
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Vendredi matin, on est sensé avoir droit à une grasse matinée.

En fait, la force de l'habitude étant installée, c'est dès 6 h que la majorité des participants du Raid sont debout.

Certains ont visiblement mal à la tête et les traits tirés !!!

A 8 h, tout le monde est prêt pour le petit déjeuner. Les pirogues nous attendent à 9 h au pied du lodge pour nous ramener au bus.

On prend la route dans les temps ; ça va être long... 4 h de route puis déjeuner dans une auberge à proximité des thermes de Papallacta.

Après le repas, nous aurons droit au cadeau de Gérard : 1 h dans une piscine thermale chaude avec jets bouillonnants pour la récupération et parcours « aventure » dans un bain d'eau glacée avant de rentrer à nouveau dans l'eau chaude... un vrai bonheur. On se sent revivre et surtout les petites contractures liées tant à la course qu'aux longues heures de bus, semblent dissipées.

Après cet intermède bien agréable, nous repartons pour 2h1/2 de car pour arriver à Quito.

Nous retrouvons l'hôtel Sans Francisco où nous avons déjà séjourné à notre arrivée.

En soirée, nous dînons une dernière fois tous ensemble dans un très beau restaurant du centre historique, proche de la Plazza Grande.

Les prestations accompagnant le Raid prennent fin samedi matin et beaucoup reprennent l'avion ce jour là.

Quant à nous quatre, nous avons prévu de monter au sommet du plus haut volcan qui surplombe Quito (4697 m d'altitude).

Raid Equateur de Jean-Luc
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A 8h30 samedi matin, on hèle un taxi qui nous amène au pied du télécabine d'accès au départ de l'ascension, à 4100 m. François n'est pas bien; il est fébrile avec de gros soucis digestifs.

Lors de la montée, nous avons une vue superbe sur Quito, ville qui s'étend sur 25 kms de long et 5 de large, sans compter la banlieue, très étendue, elle aussi.

Sophie et moi nous mettons en route vers le sommet.

Après quelques kms d'ascension, deux chemins s'offrent à nous : l'un sablonneux, l'autre très escarpé. Nous choisissons le 2ème d'autant qu'un groupe d'alpinistes est en train d'escalader.

Quelques mètres d'hésitation puis je deviens plus téméraire (Sophie pratique les via ferrata depuis longtemps). Nous rattrapons rapidement le groupe qui nous précède. Les alpinistes sont très surpris que l'on se soit engagé sans guide dans cette voie périlleuse !!! Nous leur confions que c'est en voulant les suivre que l'on s'est rendu compte des difficultés...

Après plus de 2 h d'effort et de passages très scabreux, nous arrivons au sommet 4697 mètres... Le souffle est un peu court mais on est super bien !

La vue à 360 degrés est magnifique.

Mais, le temps se couvre, il est temps de repartir rapidement car il ne fait pas chaud. Nous ne sommes partis qu'avec une veste pour Sophie, un sweet pour moi !!! On choisit de descendre rapidement, par le chemin sablonneux, en trottinant jusqu'à la télécabine.

Nous aurons mis 4 h 30 pour faire cet aller-retour au sommet.

Nous en avons pris plein les yeux sans compter l'adrénaline de l'ascension dans les rochers.

Après un détour par le marché artisanal, nous rentrons à l'hôtel où François est couché, malade. Françoise est à son chevet et désire y rester pendant que Sophie et moi allons manger. (je n'ai rien avalé depuis 7 h du matin et j'ai une faim de loup).

Nous rentrons nous coucher vers 20h45, épuisés !

Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc
Raid Equateur de Jean-Luc

Dimanche matin :

Réveil à 6h30; la force de l'habitude.

François va mieux. Certes, ce n'est pas terminé mais il n'a plus de fièvre et n'a plus mal au ventre. Nausées et diarrhées se sont calmées. Après le petit déjeuner et la prise de notes sur la journée de samedi, nous nous rendons à 9 h au lieu du rendez-vous, fixé la veille au taxi qui nous a amené à la télécabine.

La virée nous mènera à Mital Del Mondo, c'est à dire le point de latitude 0.00.00. L'Equateur étant traversé par l'équateur !

Ce sont deux expéditions françaises envoyées par Louis XV qui ont défini avec précision cette latitude zéro. Ces expéditions étaient chargées de trancher entre les deux hypothèses de l'époque – soit la terre était ronde , aplatie aux pôles – soit elle était étirée au niveau des pôles, ressemblant à une poire.

C'est la 1ère théorie qui s'est révélée être la bonne.

A cet endroit, la démonstration nous est faite que dans l'hémisphère nord, l'eau dans un évier tourne dans le sens des aiguilles d'une montre et que c'est l'inverse dans l'hémisphère sud!

En quittant le site, nous avons également remarqué qu'à midi, nos ombres avaient quasiment disparu, le soleil étant à l'aplomb parfait de nos corps.

Nous consacrons l'après midi aux dernières courses et au rangement de nos bagages pour le départ lundi matin 7h45 de l'hôtel pour l'aéroport.

En soirée, nous allons dîner dans un restaurant situé sur les "ramblas" de Quito, avec Dominique et Marco.. qui s'apprêtent, dans deux jours (mercredi), à escalader le Chimborazo: 6268 m. Le glacier commençant à 5700 m; départ minuit et températures comprises entre -8° et -15° avec vent violent.

En rentrant à l'hôtel, on constate une excitation inhabituelle. Les gens ont les yeux tournés vers le ciel où l'on peut admirer une éclipse complète de lune à 22h.

Lundi

Il est 7h45, le taxi est devant l'hôtel pour nous emmener à l'aéroport – Retour à la maison via Bogota – Francfort – Luxembourg.

Je déposerai Sophie à Ronchamp – François-Françoise à Belfort.

Ca va être long... escale de 9h à Bogota puis de 3 h à Francfort.... 30 heures au total!

Ce raid restera dans ma mémoire comme étant difficile, exigeant physiquement, mais plein de satisfactions d'avoir vécu 10 jours avec un groupe extraordinaire et un staff toujours disponible. Sans oublier les contacts riches et les échanges avec nos différents hôtes équatoriens.

L'Equateur est un pays aux multiples facettes, du Pacifique à l'Amazonie en passant par les Andes

Merci donc Gérard de nous avoir permis de vivre celà...

Parmi mes projet désormais je peux envisager le raid au Mustang, au Népal, menant les participants aux confins du Tibet... Je n'ai osé m'y inscrire cette année, car je n'avais jamais fait de sport au delà de 4500 mètres d'altitude et ne savais donc pas comment je le supporterais.

Vous pourrez retrouver ce récit sur le blog des "Chauffe la Semelle":

http://leschauffelasemelle.over-blog.com/

Facebook des raids organisés par Gérard Verdenet :

https://www.facebook.com/RaidIndochine?fref=ts

Photos sur le blog :

-reproduites à partir du facebook

-données par René, Isabelle et Hervé

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Les Chauffe la Semelle

Autour de quelques coureurs, tous plus incontrôlables les uns que les autres, le goût de la course à pied a permis de "structurer" une petite association Loi 1901. "Les Chauffe la Semelle". Le dénominateur commun: un rendez-vous à 9 heures le dimanche, Place de la mairie à Gy, pour faire, ensemble, de tous niveaux, quelques ou de nombreux kilomètres. C'est "l'auberge espagnole" où chacun apporte ce qu'il peut et veut. Pas d'élitisme, un groupe de copains de tous niveaux qui vous attend!!!
 
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Le Dimanche 1er  Mars 2020
départ 9 h !