Nouvelle course à étapes pour moi après laTotem Pole Race aux USA en 2003, les Foulées de la Soie en Chine en 2005, la Transaq en Aquitaine en 2008, la Guadarun en Guadeloupe en 2009.
Je ne me décide à commencer à raconter l’histoire de cette aventure qu’après la deuxième étape seulement, car je suis moralement, moins éprouvé qu’hier...
Depuis la Guadarun, je n'avais pas fait de course à étape ; ce n’était pas l’envie qui me manquait pas.
J'étais d'ailleurs inscrit sur le Transtica en octobre 2012 et contraint de renoncer pour les raisons que beaucoup connaissent.
C'est donc avec plaisir que je me suis inscrit sur cette 2ème édition du trail au Cap Vert, dont le format est le suivant :
Quatre jours consécutifs de course :
-1ère étape : 21 kms 500 D+ et 510D –
-2ème étape 23 kms 630 D+ et1470 D–
-3ème étape 35 kms 1132+ et 2180 D–
-4ème étape 20 kms 1380+ et 1770D-
Nous sommes partis de Gy le samedi 22 avec François Blanchard et Françoise, mes amis de Belfort.
Avec François et Philippe Paillard, j'ai fait la Totem Pole Race, à Monument Valley aux USA, en 2003, puis, sans Philippe, la Guadarun en 2010.
Nous sommes partis le samedi de Gy, car le vol hebdomadaire de Roissy à San Vincente est effectué le dimanche matin de bonne heure.
François a fait la Transtica 2012 avec Vivien, pompier de Paris (vainqueur au scratch de cette course). C'est chez lui que nous avons dormi dans la nuit du samedi au dimanche... très courte nuit après apéro et restau !
Dimanche, donc, vol sans encombre ; en revanche, atterrissage mouvementé à 14 h à Mindelo, la ville principale de l’île de San Vincente. Poser un Boing 757 sur une piste de 800 m avec un fort vent de travers à 70 km/h n'est pas évident et demande une certaine expérience !
Deux hôtels nous sont réservés... l'un pour les couples où logent, entre autre, François-Françoise et Vivien et Aicha, son épouse. L'autre pour les coureurs venus en solo. Je me retrouve donc à loger avec Frédéric ; un gars super sympa qui vit à Vence et travaille à Nice.
Nous trainassons un peu jusqu'à 17h30, heure de présentation de l'équipe d'encadrement de la course, du briefing sur le déroulement de l'épreuve, et de la vérification du sac de course qui doit contenir le matériel obligatoire (une liste précise nous avait été adressée).
Moment particulier de cette réunion, le don par un coureur, responsable du département Recherche et Développement chez Salomon, d'une paire de trail qu'il a personnellement réalisée à partir du moule des running que portait Julien Chorier quand il faisait partie du team Salomon, au seul coureur cap verdien, prénommé Claudio.
Nous serons 16 coureurs sur cette course et 5 marcheurs qui feront une partie seulement des étapes, accompagnés par un guide.
Un super repas nous fut servi dans les hauts de Mindelo, dans un « restaurant » qui contribue, en les employant, à sortir de la misère les habitants de quartiers en difficulté. Une estrade était installée au fond de la pièce dans laquelle nous avons diné. Sur cette estrade trônait un groupe composé de plusieurs chanteurs et musiciens, reproduisant des chansons traditionnelles dont celles de la célèbre Césaria Evora, ambassadrice culturelle du Cap Vert.
C'est après une nouvelle courte nuit que, le lundi 24 au matin, nous fûmes conduits au départ de la 1ère étape.
Cette étape restera, pour moi, un calvaire.
Départ du lit d'une rivière asséchée, montée très raide sur 400 mètres d’un coup, pour accéder à un col, puis sentier monotrace à flanc de montagne surplombant le vide...descente horrible dans le lit d'un torrent jusqu'à une plage de sable mou que nous devions parcourir sur 4 kilomètres, et enfin, contournement d'un volcan éteint qui tombait dans la mer, en progressant sur la lave cristallisée, très coupante en cas de chute, avant d'arriver au village de pécheurs de Calhau où un repas nous attendait.
Cette étape s’est déroulée sous un soleil de plomb et un vent violent, auxquels nous ne sommes pas habitués en arrivant de France fin novembre.
Les marcheurs ont effectué une randonnée moins physique, avec cependant, un passage sur la plage, puis sur les chemins acérés sur le volcan.
Dès le bas de la descente, les crampes m'empêchèrent de courir... était ce le manque de sommeil lors des deux nuits précédentes? le rhum au restaurant du dimanche soir ? le manque d'hydratation et de sel? Toujours est-il
que j'ai galéré et que dans ma tête, je me voyais mal parti !
Donc, résolutions
-N° 1 : pas d'alcool avant la fin de la course (jeudi 27)
-N°2 : boire beaucoup d'eau et prendre des gélules de sel
-N°3 : pas de café
-N°4 : me coucher très tôt.
Lors de cette étape :
-François, qui a connu des problèmes récurrents de genou et manque de sommeil arrive 7 mm derrière moi. Je suis 11ème et François 12ème.
-Vivien et Claudio sont premiers ex aequo
Après l'épreuve du jour, nous repassons dans nos hôtels respectifs pour récupérer nos bagages et gagner le port pour se rendre sur l'île voisine de San Antao où nous courrons les trois étapes suivantes.
Histoire de décrasser, on marchera sur deux kilomètres avec nos affaires de course jusqu'à un hôtel magnifique où nous passerons deux nuits.
Puis repas buffet sympa et gros dodo pour être en forme le lendemain
L'étape N°2 m'a réconcilié avec la course à pied... une bonne nuit de sommeil, une hygiène alimentaire et l'envie d'effacer la journée d'hier...
Lever 6h45, petit déjeuner à 7h30, briefing à 8 h et un bus nous attendait pour nous emmener au départ, à 1500 m d'altitude.
La première partie de la course a consisté à grimper à 1900 m dans du sable volcanique, dont la granulométrie était proche du gros sel, emplissant les running à chaque pas, puis descente vertigineuse toujours dans le sable.
A 2 reprises, j’ai du m’arrêter pour vider mes chaussures de l’abrasif que j’avais chargé tant à la montée qu’à la descente. C’est là que j’ai constaté que 3 ampoules étaient allumées sur mes orteils... et qu’elles ne me faciliteraient pas la fin de ce raid !
Après le volcan, ce fût un parcours assez roulant.
Alors qu’au dessus de 1200 mètres, le temps était splendide et les paysages magnifiques, mais plus on descendait, plus on pénétrait dans le nuage qui coiffait San Antao entre 800 et 1200 mètres d’altitude,aujourd'hui.
Le clou de l'étape ; 5 kms de descente pour 1000 m de D+ sur un chemin pavé il y a plusieurs siècles.
L'arrivée était installée dans un petit village, juste à côté du gîte dans le lequel un repas pantagruélique nous fut servi.
Journée fantastique pour moi ; pas trop chaud, pas de crampes, pas de douleurs hormis celles liées aux ampoules...
A l'arrivée de cette étape, le classement, en tête n'a pas changé ; ce sont Vivien et Claudio qui se tirent la bourre. Ils sont 1er ex aequo.
François, comme hier, a galéré, ennuyé, sur cette étape ci, par une vieille blessure de footeux aux ischio jambiers. Il dit néanmoins avoir pris plus de plaisir aujourd'hui qu'hier.
Quant aux marcheuses, elles ont fait un parcours proche de celui des coureurs, excepté la montée au volcan dans le sable...Aïcha, en forme, a choisi de descendre par le sentier pavé jusqu'en bas, alors que Françoise a préféré rentrer avec d’autres marcheuses, en véhicule.
Mercredi 26 : étape de 35 kms 1 avec 1200m de D+ et 2180m de D- , réputée sélective.
Lever à 6h45, petit déjeuner à 7h15, briefing à 7h45 après avoir bouclé les bagages car on ne dormira pas dans le même hôtel ce soir.
Après une bonne ½ h de bus, on arrive à 1300 m d'altitude au départ. Il pleut depuis la mi- montée.
Les vingt premiers kms sont annoncés comme très roulant... on n’a pas forcément tous la même notion de ce qui est roulant et de ce qui ne l'est pas !
Le point positif sur cette 1ère portion, c'est la pluie qui n'est pas froide du tout tant qu'on est à l'abri et qui mouille peu.
En fait, on traverse littéralement un nuage opaque qui ne nous permet pas de voir distinctement le balisage. Ce nuage coiffe toute la montagne entre 700 et 1500 mètres d'altitude aujourd'hui.
Depuis le départ, je cours aujourd’hui avec Gwennaelle, une jeune et sympathique bretonne qui a le même rythme que moi (arrivée juste après moi hier et aussi à la ramasse que moi dans la 1ère étape).
Après les foulées de la Soie en 98, c'est sa 2ème course à étape. Elle est au Cap Vert avec son père, Michel,V3.
Effectivement les vingt premiers kms sont roulants mais les descentes sont scabreuses sur des sentiers certes larges mais très glissants car composés de pavés soit disjoints, soit absents !
Les pavés sont remplacés alors, par de la terre collante qui savonne les pierres mouillées.
La largeur des chemins et l'importance de la pente (10 à 15 %) obligent à godiller d'un bord à l'autre du sentier.
Vers le 15ème kms, le balisage aurait été enlevé et il nous fut impossible de trouver le bon chemin.
Ce qui est remarquable, c'est que tous les coureurs se sont trompés au même endroit et se sont engagés dans un sentier très très casse gueule pour 1000 m de D-.
A aucun moment nous ne trouvâmes le CP3 (point de contrôle) sensé être situé au fond de la vallée.
Après cette erreur sans conséquence sur le classement, 1000 m de D+ nous attendaient sur le même type de revêtement.
Puis enfin 1 longue descente avec 1000 m de D-.
Étape magnifique donc, malgré l'absence de soleil, marquée par 3 points noirs :
-l'abandon de François, en raison de sa blessure aux ischio (il sera classé dernier avec le temps du dernier à terminer l’étape plus 1heure)
-l'absence de visibilité sur les 15-20 premiers kms
-un balisage très très aléatoire et sans convention claire ; pénalisant avec de telles conditions météo. Certains d’entre nous l’avaient déjà remarqué sur les deux premières étapes... c'est dommage.
Les marcheurs quant à eux ont effectué une longue boucle sans trop de dénivelé sauf pour les 2 courageuses qui ont effectué la même descente finale que les coureurs !!!
A l'arrivée, comme les deux jours précédents, c'est un repas délicieux et qui nous attendait... avec bière et rhum local appelé « grogue » pour ceux qui ne craignent pas les crampes.
J'attends demain et la fin de la dernière étape pour me lâcher un peu !
En attendant, c'est eau+ eau = eau.
J’ai trouvé le temps long après la course car nous ne logeons jamais à proximité de la ligne d’arrivée. Il est nécessaire d'attendre les derniers ou les « perdus » et d'attendre que ceux ci aient cassé la croûte. Et de perdue, il y en a eu une sur cette étape : Zaina, une coureuse belge qui est sortie de la piste « tracée » et qui en rebroussant n’a pas retrouvé le bon chemin...
27/11 : ce matin, débout 6h30, petit déjeuner 6h45, briefing 8h15 puis on prend la route pour la vallée de Paul; lieu de naissance de notre co-leader, depuis le début avec Vivien : Claudio.
Ce sont 20kms 1200m de D+ et 2200m de D- qui nous attendent.
Départ à 750 m d'altitude atteints après une bonne ½ heure de bus sur une route sinueuse et très pentue.
Début de course roulant fait de petites descentes et de montées, jusqu'au CP1 au 4ème km, situé au pied d’une bosse de 1000 m D+ en 6 kms sur un chemin pavé d'1m50 de large. Pavés rendus très glissants par la bruine. Mes running accrochent mal ; ce sont des XT Wing Salomon.
Le coureur qui m'accompagne sur la montée (et d'ailleurs jusqu'à l'arrivée de ce jour et de ce raid) est un des concepteurs de nos baskets de trail chez Salomon, me dit que c'est normal avec ces chaussures là.
Ce n'est pas fait pour me rassurer car si ça patine en montée, qu'est ce que ce sera dans la descente car, encore une fois, aujourd'hui, c'est 1200 D+ et 2200 D- annoncés.
Comme chaque fois que ça monte régulièrement, j'adopte un rythme dès le début de la cote et, en m'aidant de mes mains sur les cuisses. Je me hisse, pas après pas.
Nous sommes trois à monter à la même vitesse.
Le CP2 est située au sommet, sur la ligne de crête. Il est venté. La bruine s'est transformée en une pluie battante. Les contrôleurs et ravitailleurs tentent de s'abriter derrière une petite falaise ; je préfère ma place à la leur par ce temps de chien.
Après le ravitaillement du CP2, nous repartons sur une route pavée large, toujours battue par le vent et la pluie qui viennent du cirque situé à notre gauche mais que nous ne voyons pas à travers le nuage.
En fait, nous allons descendre dans ce cirque et passer de 1550 à 60 mètres d’altitude en moins de 10 kms. Le début de la descente se compose d'un sentier en terre qui accroche relativement bien ; puis un sentier en pavés disjoints plus pénible et enfin des marches d'escaliers de 40 à 50 cm, de hauteur variable.
L'arrivée est jugée après avoir traversé un village très accueillant.
Il faut dire que nous sommes dans une des vallées les plus luxuriantes du Cap Vert, où poussent sur des jardins en terrasse parfois minuscules, la canne à sucre essentiellement et toutes les plantes tropicales (papaye, mangue, fruit de l'arbre à pain, patate douce, igname, manioc, banane, avocat...)
et aussi les plus classiques (carottes, pommes de terre, tomates, choux....).
Le bétail, quant à lui, se compose essentiellement de chèvres, poulets et de rares vaches et cochons.
Comme dit plus haut, j’arrive avec Patrick le concepteur de nos running, en 13 ème position.
François a pris le départ avec les coureurs, après son forfait d'hier et sa fin d'étape avec les marcheurs. Ce matin, je lui ai mis en place un taping pour tenter de soulager ses ischio jambiers à gauche.
Il me dira que ça l'a aidé à réussir cette 4ème étape.
A l'arrivée, comme lors des étapes précédentes, un délicieux repas nous attendait ! Ainsi que la dégustation des spécialités locales à base de canne à sucre, mélasse, grogue (ou rhum), ponch....
Enfin, je peux y goûter ! Et ce soir, le repas prévu au restaurant doit nous permettre de déguster différents poissons.
Les marcheurs ont également fait une belle randonnée aujourd'hui...
Vendredi : 1er jour d'après course. A priori journée plus tranquille; nous serons tous marcheurs.
On part de l'hôtel à 9 heures après avoir rangé nos bagages et chargé ceux-ci sur le toit du bus.
Direction Paul et la vallée de Janela : vallée verdoyante.
Au bout de la route, un chemin pavé nous attend, puis des sentiers très escarpés après avoir longé puis traversé un petit cours d'eau (bain de pied pour certains... n'est ce pas Françoise?).
Nous cheminons entre les plantations en terrasse, comme autant d'étages de building à gravir.
Notre destination est l'auberge dans laquelle nous mangeons à midi; elle se situe à l'entrée du village en arrivant par le haut. Nous avons effectué un long détour pour y parvenir.
Le déjeuner ressemble à ceux qui nous ont été servis à l'arrivée des étapes précédentes. Mais ici, le poisson est remplacé par du poulet, car bien que proches de la mer par la vue, il faut plusieurs heures pour l’atteindre ! Et le poisson n'aurait pas fière allure après un tel voyage sous un soleil de plomb.
Il y a donc des crudités (salade, tomates bio assuré, des pommes de terre, de la patate douce, des carottes, du chou, de l'igname) du riz et donc du poulet.
Le dessert, comme tous les midis et presque tous les soirs est un flan à la vanille délicieux, ainsi que des fruits locaux (banane, goyave, papaye, pomme).
Alors que nous mangeons, assiettes posées sur la berge d'un lévada, la vie continue au village et c'est pour nous un spectacle que ces paysans rentrant des champs avec les produits de leurs cultures d'une part et d'autre part, la vie des bâtisseurs car beaucoup de chantiers sont en cours, nécessitant de monter du cul de sac routier : ciment, gravier ou sable.
Le sable est produit à partir du lit des ruisseaux à sec. Des ouvriers tamisent puis trient les pierres en fonction de leurs tailles : sable, gravier et enfin pierres pour la construction des murs.
Toutes les maisons de cette vallée verdoyante ont l'électricité et la télévision. Les jeunes se promènent écouteurs vissés dans les oreilles pour écouter la musique de leurs téléphones portables. Beaucoup nous saluent en français, nous rendant notre « bonjour » et nous demandant « comment ça va ».
Après le déjeuner, vers 13 h, nous amorçons la descente vers le bas de la vallée.
La descente est scabreuse et je ne regrette pas d'avoir mis mes chaussures de trail ! Certains de nos compagnons ayant opté pour des claquettes ou des tongs... ont eu quelques difficultés.
Le bus nous attend au bout du chemin ; à l'endroit même où il nous a déposés le matin.
Après une bonne heure de route côtière, longeant soit des falaises abruptes, soit des plages de galets et de sable noir. Nous traversons quelques villages dont un, situé à proximité d'une ancienne léproserie. Nous arrivons à Porto Novo, puis, à 17 h, nous prenons un ferry qui nous ramène à Mindelo sur l'île de Saint Vincente .
Après avoir pris une douche chaude dans un hôtel 3*, nous gagnons le restaurant pour dîner d'un repas qui ressemblait aux autres tant par sa qualité que par sa composition, arrosé de punch et de « grogue » à l'apéro, puis du délicieux vin blanc de Fogo.
P our la petite histoire d’ailleurs, le volcan de Fogo, seul actif au Cap Vert est entré en éruption alors que nous arrivions à San Vincente. La lave a recouvert un hôtel situé dans la caldéra et quelques habitations. Plusieurs vols intérieurs ont du être détournés ou annulés, bloquant de nombreux touristes.
C'est après s'être sustenté que les récompenses du classement scratch et par catégorie furent remises.
Claudio, l'autochtone, 1er ex aequo avec Vivien, est absent. Il est resté sur San Antao , l'île où il est né, vit et travaille en tant que « manager » dans un hôtel.
Sur quinze coureurs au départ quatorze sont classés ; pour ne citer que mes camarades de voyage : Vivien est 1er , François est 14ème (contraint à l'abandon sur blessure lors de la 3ème étape, il a écopé du temps du dernier classé + 1h).
Je suis 11ème.
Nous regagnons notre hôtel vers minuit.
Grasse matinée samedi. Telma, une de nos guides, nous a donné rendez-vous à 9 h pour la visite de Mindalo. Cette ville possède une architecture particulière, avec de nombreux bâtiments de style colonial (donnant un petit air british) qui côtoient des bâtisses plus modeste de style portugais.
Les lieux les plus animés sont les deux marchés : le marché municipal et le marché aux poissons.
-Le 1er est installé dans une énorme construction avec, à l’étage, une galerie bordée de commerces, de laquelle on a une vue plongeante sur les étalages situés au rez de chaussée.
-Le 2ème est le marché aux poissons. Impressionnant par les pièces traitées, vidées et découpées. Des thons énormes et des barracudas, de plusieurs dizaines de kg, sont préparés (vidés et débarrassés des nageoires et écailles) par des mains expertes, puis sont confiés à des vendeuses qui débitent en plus petits morceaux les pièces qui leur sont confiées.
Suivant le nombre de pièces pêchées, le thon, par exemple, est vendu entre 2 et 3 €/kg.
Après cette visite, vers midi, nous gagnons le restaurant où nous attendent les langoustes commandées la vieille par Telma !
Excellent repas encore une fois ; l'un des meilleurs du séjour, pourtant remarquable globalement sur le plan gastronomique (et sportif!).
L'après-midi est libre. J'en profite pour faire plus calmement qu'en groupe une promenade dans une ville animée avant d'aller, avec huit autres coureurs remettre les affaires confiées au consul de France, à notre arrivée :
Deux lots ont été faits :
-le 1er est distribué à une association qui fait du soutien scolaire. L'enseignante s'occupe d'enfants qui n'ont pas les moyens de travailler leurs devoirs à la maison ou qui ont des difficultés scolaires (de 7 à 17ans). Elle reçoit 22 enfants le matin et 22 l'après-midi.
Nous leur apportons quelques vêtements, mais surtout des fournitures scolaires.
-le 2ème est donné à une institution qui s'occupe d'enfants maltraités ou d'enfants qui ne peuvent en raison de moyens financiers des parents être assumés.
L'émotion nous étreint tous devant des enfants de 1 mois à 5-6 ans qui vivent ici, derrière de hauts murs et des portes fermées à clé en permanence.
Alors que nous allions partir, les enfants nous ont sauté au cou, essayant de nous retenir en nous appelant « papa ».
Dans le petit bus qui nous avait conduit là, pas un mot me fut échangé, nous avions les larmes au bord des yeux et parfois plus loin...
Nos enfants sont gavés, ne savent pas apprécier le fait d'être nés du bon coté de la planète, alors que ceux-ci n'ont que l'amour que leur donne des éducatrices dévouées.
Juste à côté de ces tout petits, il existe une section pour des ados et mineurs, également enfermés à double tour pour les protéger des dangers de la rue. Lorsque nous sommes entrés dans ces lieux, une jeune de 12-13 ans s'est enfuie alors que sa mère décharnée passait pour l'embrasser. Une éducatrice est partie à sa recherche mais nous ne savons pas ce qui s'est passé ensuite...
Retour à l'hôtel pour une bonne douche avant la sortie du soir et le dîner en bord de mer.
Après le dîner, Telma nous a indiqué qu'un concert était donné rue de Lisbonne.
Les rues adjacentes étaient barrées à la circulation pour l'occasion.
Les autochtones habitués à ce genre de spectacle gratuit et les touristes se côtoient. Le sens du rythme pousse les cap verdien à se dandiner et onduler au son de mélodies entraînantes.
Mais la station debout prolongée fini par être pénible pour nos plantes de pied meurtries par la course. Nous rentrons à l'hôtel vers 22 h.
Le dimanche 30 novembre est le dernier jour de ce passionnant séjour.
Le rendez-vous est fixé à midi pour se rendre à l'aéroport et enregistrer.
Décollage prévu à 13h30, mais réel à 14h15. Nous faisons escale à Sal puis redécollons vers la France pour arriver à 23h30.
Nuit chez Vivien, dans son appartement à la caserne de pompiers proche de la gare de Lyon.
C'est de cette gare que je prends le TGV pour Besançon, lundi matin, peu avant 7 heures, pour être à Gy et assurer mes consultations à partir de 10h30…
Je retiendrai, malgré leur dénuement, la gentillesse des cap verdiens, la chaleur de leur accueil, le besoin qu’ils ont d’échanger avec les visiteurs, leur adresse à se déplacer dans des chemins difficiles et parfois à courir à nos cotés malgré un chaussage précaire, style tong..., les enfants en uniforme parcourant des kilomètres et des kilomètres à travers les montagnes pour regagner leur domicile après la classe, la beauté stupéfiante des paysages de carte postale que nous avons traversés, paysages entretenus et sculptés depuis des siècles, telles ces terrasses souvent minuscules, accueillant des cultures diverses.
Merci à notre encadrement cap verdien et aux organisateurs de la course pour leur professionnalisme.
Les 2 seuls bémols :
-une météo que l'on espérait meilleure mais le soleil nous aurait probablement fait souffrir davantage...
-un balisage trop aléatoire, sans convention.
C'est dommage car les responsables de cette mission y ont mis de la bonne volonté, volonté probablement contrariée par des enfants espiègles qui se seraient amusés à ôter les marquages...
Éviter : les marquages peinture trop haut sur des poteaux ou non visibles immédiatement de l'endroit où l'on arrivait, balisage sur des pierres non fixées au sol, rappels aléatoires de la voie à suivre après un carrefour...
Puisqu'il faut vivre de projets... j'envisage 2 nouvelles aventures du même type en Equateur en septembre 2015 et en juin 2016 en Mongolie !!!
Enfin, je me suis promis de revenir à Sao Antao avec Catherine.
Jean-Luc - décembre 2014
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